• Depuis quelques mois elle se livre à un rituel.

    Elle se prépare une tasse de thé et s'allonge sur le lit.
    Attendant patiemment qu'il fasse son entrée.


    Et quand le moment arrive,
    elle pose sa main sur son ventre rebondi,
    et il la comble de bonheur à chaque coup qu'il donne;
    la peau ondule, se soulève, une bosse apparaît, s'immobilise
    et reprend son ballet de va et vient, pour son plus grand bonheur.
     
    Alors qu'elle s'installe comme chaque soir,
    sa tête posée sur les oreillers.
    Une tasse de thé fumant à portée de main,
    elle attend
    Mais il tarde à se manifester.

    Elle pose les mains sur la peau tendue, attendant qu'il  commence sa danse.
    Mais il est en retard ce soir.
    Peut-être se repose t-il ou a t-il préféré se faire discret pour la laisser dormir un peu?
    Elle finit par s'assoupir.

    Quand elle se réveille, le jour a remplacé la nuit.
    Cela fait des mois qu'elle n'a pas autant dormi.
    Le réveil indique dix heures trente.
    Elle a sombré douze heures dans un sommeil sans rêve.

    C'est à ce moment qu'est arrivé le jour des pleurs, le jour des larmes amères, 
    Le sang a imbibé les draps, la douleur a envahi  son estomac.

    les couleurs ont quitté son  visage crispé par l'effroi.
    son ventre dépouillé se livre à un combat truqué.

    Il ne reste que le vide qui emplit son esprit d'une noirceur sans nom.
    Elle ne trouvera plus la lumière, le noir s'est emparé de son être.

    Apres cette tragédie elle a commencé à changer.
    Les autres lui sont apparus comme des étrangers,

    Elle a continué à se renfermer jusqu'à rentrer en elle et disparaître.
    La poussière est ténèbres  dans son ventre infécond.

    La chaleur a abandonné son coeur.
    La solitude est devenue l'alliée de son monde désincarné.


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  • Cela fait longtemps qu'elle ne relève pas  la tête.
    Serait-elle trop lourde pour ses frêles épaules?
    A t-elle un torticolis?
    Est-elle victime d'une malformation?
    ou d'une malédiction?
    Elle ne voit que ses pieds quand elle marche dans la rue.
    Elle trébuche sur les trottoirs et manque de tomber
    à chaque pas hésitant qu'elle fait sur le bitume.
    Mais que lui arrive t-il à cette tignasse brune?
    Cachée par des vêtements trop grands.
    Elle rase les murs, tente d'éviter les passants pressés.
    Se fait bousculer, chahutée par la foule.

    Les ombres ne la suivent pas, elles n'ont plus le droit.
    Le soleil ne la réchauffe pas, il est occupé ailleurs.
    Le vent ne la fouette pas, il la contourne dans un tourbillon de feuilles.
     
    Elle a la tête dans le sac,
    Peut-elle le retirer?
    bien-sûr que non..
    C'est lui qui la retient pour ne pas qu'elle tombe.

     
    Pourquoi se cache -t-elle ainsi?
    Ce sac qu'elle ne quitte jamais  la protège t-il?
    Est-elle complexée par un physique qu'elle n'assume pas?
    Rien de tout ça..
    Elle ne sa cache pas, elle ne fuit pas, 
    Elle ne sous estime pas, ne souffre pas du regard des autres.

    Au contraire, elle n'a trouvé que ça pour qu'on la voit, même si ce n'est que par une seule personne. Elle veut simplement montrer qu'elle existe;
    Pourtant c'est de plus en plus difficile et personne ne semble la voir.
    Elle devient trop légère, transparente.
    Elle aura tout tenté mais comment exister?
    quand on ne fait plus partie de ce monde cruel,
    qui vous ignore alors que vous  êtes la seule à ne pas savoir....
    La seule qui ne sait pas.
    Que ce sac et ces vêtements est tout ce qui reste de vous.

    Ils passent tous les jours devant elle,
    Marcheurs pressés par le temps qu'ils tentent de rattraper;
    Le numéro 41 est pourtant tristement célèbre.
    Et ils gisent là depuis maintenant des jours, des semaines....
    Ces loques et ce vieux sac poubelle.
    Tristes vestiges d'une vie emportée par une voiture une sombre nuit d'hiver.

    Une volvo s'est retrouvée dans la trajectoire d'une BMW qui était en train de tourner. C'est alors que la collision fatale a eu lieu.
    La Volvo s'est enfoncée dans un poteau électrique, les occupants de la BMW ont subi des blessures mineures.
    Les pompiers ont fait de leur mieux pour libérer les occupants de la Volvo
    Le conducteur, un jeune homme de 20 ans a été transporté à l'hôpital en urgence absolue pour de nombreux traumatismes. La passagère, une jeune fille, âgée de 18 ans a été tuée sur le coup par décapitation.

     


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  • Il sombre entre rêves et cauchemars,
    fuyant la peur, qui lui colle au corps.
    La cellule est petite, sombre,
    et nauséabonde.
    Il ne compte plus les jours,
    il ne peut les voir défiler,
    le noir est omniprésent,
    dans cette cellule  oppressante.
    Mais il ignore si c'est bien une cellule, une cage ou une simple boîte,
    dans laquelle il ne peut même pas tenir assis.
     
    Il se souvient à peine de sa vie d'avant.
    Il en oublie presque qui il est.
    A certains moments son esprit déconnecté de la réalité,
    ne parvient plus à raisonner.
    La soif est permanente, la faim dévore ses entrailles.
    Les sons semblent venir de l'intérieur de ses chairs affamées.
    Les gargouillis incessants, les chuintements et les crissements lui vrillent le crâne.
    Et quand le bruit de la clé dans la serrure se fait enfin entendre,
    il est à l'affût de la moindre odeur qui réveille son appétit inassouvi.
    Mais seul des voix étouffées lui parviennent.

    Ce réveil est différent. A l'horizontal, son corps lui semble si lourd et à la fois si léger, étrange impression. Combien de temps à t-il dormi d'un sommeil sans rêve?
    Une heure, des jours, ou simplement quelques minutes?
    Sensation de froid qui a engourdi ses membres, qui lui paraissent absents.
    il est toujours dans le noir mais il ne parvient pas à bouger. Même ses yeux refusent de s'ouvrir, ses paupières demeurent scellées malgré tous ses efforts.
    Le froid est de plus en plus insupportable.
    Quand viendra le bourreau pour lui asséner le coup de grâce?
    Il sait que l'issue ne lui est pas favorable.
    Seul un psychopathe peut retenir un homme, pour le torturer ou le laisser mourir de faim et de froid, dans le noir total, le corps entravé.
     
    Quelque chose s'est passé pendant qu'il comatait.
    Il savait que le sommeil serait son ennemi,
    mais il n'a pu lutter contre.
    Une odeur d'éther l'intrigue depuis son énième réveil.
    Elle n'est pas très forte mais bien présente.
    Et un autre détail l'invite à penser qu'il n'est plus enfermé au même endroit:
    sa paillasse parait moins dure, presque moelleuse.
    Il est certainement allongé sur un lit et cela le rassure un peu.
     
    Tant d'interrogations, mais personne pour lui répondre.
    Plus de son, plus de douleur, plus de peur.
    Son esprit et son corps sont déconnectés.
    Son tortionnaire l'a t-il enfin libéré?
    Alors pourquoi ce sentiment d'abandon?
    Et ces questions qui le taraudent:
    Où est-il? et pourquoi ne voit-il toujours pas?
    Aurait-il perdu la vue?
    serait-il dans un lit d'hôpital?
    Mais aucun son ne sort de sa bouche quand il tente d'articuler des mots qui refusent de sortir.
     
    Il pleut depuis des jours, ce qui rend leur travail difficile. Ils ont hâte d'en finir. Cinq dans la même journée, c'est  éprouvant dans ces conditions.
    La terre est lourde, compacte et le trou est grand.
    Ils n'ont que peu de temps avant que la nuit tombe.
    Ils s'activent à grands coups de pelletées.
    C'est le dernier et ils ne sont pas prêts d'oublier.
    Personne pour accompagner celui-ci.
    Juste la pluie et le froid.
     
    Des jours qu'il doivent être enterrés.
    Des nuits blanches pour le légiste qui a pratiqué les autopsies.
    Disséqués, étudiés, congelés, puis enfin mis en bière.
    Que d'heures gâchées à tenter d' analyser le cerveau d'un psychopathe.
    Vivant il aurait été  un sujet d'étude passionnant.
    Mort, il n'a été que perte de temps.
    Sans compter qu'il a dû composer avec l' autre macchabée.
    Un homme qui s'est donné la mort par pendaison, dans une cave. Retrouvé plusieurs jours après son décès, par un habitant de l'immeuble.
    Côtes à côtes, les deux hommes pourraient passer pour des frères,
    même taille, âge et corpulence; seule distinction: l'état de décomposition.
    Et il vient d'apprendre qu'ils seront enterrés dans le même cimetière.
     
    La pluie glisse sur ses joues froides,
    comme un ruisseau, elle coule sur ses lèvres, puis dans son cou,
    pour finir sa chute sur l'oreiller de satin blanc.
     
    Il ne sait plus, il ne sent plus.
    Il n'est plus.
    Il l'a enfin laissé partir.
     
     
      Frigorifié.


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  • Parfois boudeuses, capricieuses, odieuses et hautaines.

    Parfois boudeuses, capricieuses, odieuses et hautaines.
    Elles se pâment devant les femmes pour éxhiber leur peau parfaite, lisse et fraîche.
    Leur corps  dénué de défaut ne possède pas encore les formes féminines.
    Les fesses rebondies mais leur absence de poitrine rappelle qu'elles sont encore des gamines.
    Elles fument pour se donner un genre.
    Elles rient fort  et mal à propos, avec pour évidence qu'elles seront toujours belles.
    Elles s'inventent un futur qui les propulsera star.
     Mais les starlettes ont la vie dure quand les années passent et que le temps tisse sa toile.
    Les cernes se creusent, les premières rides se font cruelles, mais la vie est encore belle.
     
    Puis une décennie de plus et les voilà comme toutes ces vieilles quarantenaires qui les faisaient tant rire. 
     Le tabac s'est incrusté dans les pores de leurs peaux devenues grises . 
    Leur indolence a fini par laisser son emprunte sur leurs corps  amollis.
    Leur gourmandise s'est invitée pour y laisser sa grasse(i)euse mélopée sur leurs hanches capitonnées.

    La jeunesse n'est pas éternelle, mais la beauté  est comme une rose: elle se cultive avec  indulgence, patience, amour et respect.  

    Maintenant elles regardent les mini femmes avec  envie et jalousie, et sont à la recherche du regard des hommes  aussi furtif soit-il.  
    Elles  crient à l'injustice. Elles accusent leurs parents de leur avoir refilé leurs gênes déficients .
     
    toujours boudeuses, capricieuses, odieuses et hautaines.

     

     

     

     

     

     

     


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  •  

    J'ai toujours aimé écrire des poèmes, des textes courts imaginaires, et j'ai beaucoup écrit des textes très personnels pour crever les abcès qui infectaient mon esprit. J'ai recraché le venin qui m'empoisonnait et qui gangrenait mon coeur. Cela me permettait de libérer et purifier mon âme souffrante. 

    Aujourd'hui je n'ai plus de raison d'écrire de textes comme on se purge pour expulser les microbes et les maladies. Je suis en paix avec mon âme et mes pensées. Les années ont fait leur travail de guérison et de rédemption. 

    J'écris maintenant pour le plaisir. Et qu'est ce ça fait du bien de pouvoir juste inventer des histoires.


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